Après la lecture des textes issus de la dernière AG du
Crédit Coopératif à Toulouse sur le thème « des coopératives, il en faut plus »,
je ne peux m’empêcher de réagir avec un petit billet d’humeur agacée.
Rien qu’avec le titre du thème, cela me confirme qu’il n’y a rien de
nouveau dans le brouillard coopératif.
2012 était l’année des coopératives, ce qui a été l’occasion
de les mettre sur le devant de la scène, d’autant plus que le gouvernement
français actuel semble séduit par ce statut, tout comme le mouvement des
entrepreneurs sociaux.
Alors pour valoriser la « marque » coopérative, comme
d’ailleurs pour la marque « économie sociale et solidaire », on sort
les chiffres, toujours impressionnants, qui nous montrent le poids de ces
organisations dans la société encore plus en terme de sociétaires que de
salariés.
Ils affirment alors qu’il en faut encore plus, mais pourquoi faire
? Serait-ce la nouvelle voie du salut socio-économique ? La voie du milieu
entre communisme et capitalisme ? Je veux bien y croire … mais les presque
deux siècles d’histoire des coopératives me font « un peu » douter,
surtout s’il n’y a pas de prise de recul sur les forces et faiblesses de ce
mouvement, dans une perspective d’amélioration de la société, et pas seulement
de prise de parts de marchés.
Et justement, l’analyse
critique des pratiques est la grande absente de ces actions de communication.
Comme beaucoup de grandes entreprises capitalistes ou d’institutions publiques,
la tendance est à l’auto-satisfaction et à la propagande plutôt qu’à la
communication responsable et à l’amélioration continue.
Mon espoir de l’émergence d’un monde vraiment nouveau ne
peut alors pas s’appuyer sur des acteurs et des mouvements aussi corporatistes.
Tiens justement une des grandes dérives des coopératives au siècle dernier.
Mais il y en a sûrement d’autres, sinon l’agriculture française ne serait pas
autant consommatrice de pesticides et la NEF ne serait pas la seule coopérative
financière à être totalement transparente sur l’usage de ses fonds … Des
coopératives, il en faut pas forcément plus ! Il en faut surtout des meilleures.
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